Le Manoir

Romuald et Ranim

4ème1

Le Manoir

           

Editions C’est pas facile

L’hiver dernier, moi Claude, je suis parti dans le manoir de ma tante en Irlande. Il est situé dans un endroit très éloigné de la ville, entouré d’une forêt très dense.

Pour y arriver, je dus prendre un taxi depuis la gare. Mon périple commençait mal car en approchant du manoir, mon taxi tomba en panne d’essence, je fus donc obligé de monter à pied, avec mes bagages, une grande colline. Quand j’arrivais enfin, j’étais épuisé.

Vu de l’extérieur, le manoir était sombre, terrifiant, et me donnait la chair de poule. Après plusieurs minutes à hésiter, j’affrontais ma peur et j’entrais.

Quand j’ouvris la porte, un énorme bruit me fit sursauter, mais ce n’était que le grincement de cette très lourde et très vieille porte. J’étais encore sur le pas de la porte quand le ciel s’assombrit et il se mit à pleuvoir à torrent. J’entrai donc précipitamment, et là je découvris un très long corridor rempli de statues terrifiantes et immenses, mais en même temps elles avaient quelque chose de magnifique. Il y avait aussi des tableaux représentant de très belles femmes, et des hommes en combat.

Je montai visiter les autres pièces du manoir, angoissé par ce que je venais de découvrir. Je trouvais tout de suite ma chambre, fatigué par ce voyage je m’allongeais, puis je fermais les yeux.

Un phénomène étrange eut lieu : quand je fermais les yeux la lumière s’éteignait et se rallumait lorsque j’ouvrais les yeux.

J’entendis du bruit au rez-de-chaussée au moment où je rouvrais les yeux. Je descendis voir d’où cela venait et ce qui se passait. Je découvris que les statues et les tableaux avaient pris vie. Les femmes dansaient et les hommes jouaient aux cartes. Une femme splendide qui s’appelait Rosemonde vint vers moi et m’invita à danser. Rosemonde avait la peau très pâle, laiteuse.

Au début, j’étais stupéfait et me laissais entraîner par cette scène, puis j’y pris goût.

Rosemonde m’invita à danser. Puis je la laissais quelques instants, pour aller voir ce que faisaient les hommes. Comme ils faisaient une partie de cartes, je m’installai à table avec eux.

L’une des statues qui venait de perdre aux cartes, s’énerva. Un chahut bahut s’installa car tous les autres se moquaient de lui. Une bagarre éclata et le perdant brisa deux statues. Tout le monde s’arrêta, stupéfait ; les femmes s’arrêtèrent de danser, les hommes se fixèrent et cessèrent de jouer. Puis toutes les statues se jetèrent sur lui pour le calmer, mais devant son agressivité, la bagarre reprit et il fut réduit en miettes. Après cet évènement, les femmes reprirent leurs danses comme si de rien n’était. Du coup, les hommes retournèrent aux tables de jeux, et firent de même.

Sur ces entre-faits, je montai avec Rosemonde à l’étage pour visiter le manoir. Un éclair jaillit dans le ciel noir de la nuit, et Rosemonde apeurée s’agrippa à moi. Une fois remise de ses émotions, elle s’appuya sur une des bibliothèques du grand salon, et là elle tomba à la renverse, elle venait de trouver une porte secrète. Dans cette pièce secrète, il y avait d’autres statues encore plus grandes. A leur tour, elles prirent vie et descendirent rejoindre les autres statues. Il s’agissait en fait de statues qui voulaient prendre leur revanche aux cartes. Tout le monde les regarda entrer dans le salon, leur visage reflétaient leur inquiétude sur ce qui pouvait arriver. Puis les femmes se remirent à danser.

Pour éviter toute nouvelle bagarre, les femmes invitèrent toutes les statues à danser.

Il y eut vraiment beaucoup d’éclairs, puis comme par magie, elles s’envolèrent.

Je me reveillai dans le corridor de l’entrée, allongé seul au sol, j’étais fatigué. J’avais en fait perdu connaissance.

Je parcourais le manoir pour voir si tout était réel, mais rien n’était cassé, rien ne semblait avoir bougé.

Je regardai les tableaux, les statues et à ma grande stupéfaction je découvris Rosemonde sur l’un des tableaux. Je compris alors que je n’avais peut-être pas rêvé…

Voilà comment s’est passée ma première arrivée au manoir de ma tante en Irlande. Depuis à chaque fois que j’y retourne je pense à Rosemonde.